Lundi 23 mai 2011: communication écrite avec Delphine

Ce matin à la gare de Colmar nous avons été accueillis par Laura, parce qu’Estelle a eu un empêchement. Delphine était encore dans le train, elle nous a rejoint en route. On a rapidement apprécié Laura, elle est calme et posée, elle est tout de suite entrée en contact avec nous.
Pour commencer la journée nous nous sommes présentés à Laura et Delphine. Certains se sont présentés « à la manière de Martin », c’est à dire que Brice, Lionel et Géraldine se sont levés et se sont mis en scène comme ils l’ont appris la semaine passée.
C’est ensuite que nous avons rédigé l’article sur le blog. On a pris le temps de regarder les photos faites avec Martin pour bien se rappeler. Pour Sébastien les photos sont un repère parce qu’il visualise les images et que cela permet ensuite de raconter ce qui a été vécu. C’était plus difficile que d’habitude puisque Laura ne connaissait pas l’APR et que c’était la première intervention de Delphine avec nous.
Ensuite on s’est installés par petits groupes en fonction de nos niveaux en lecture et écriture.
Lionel, Sébastien et Pascale, nous devions chercher la signification de l’expression « communication écrite » dans le dictionnaire ou en faisant appel à nos connaissances. On a pris des notes sur les différents types de communication écrite.
Brice, Isabel, Géraldine et Véronique, nous avons trié des documents en fonction de leur utilisation, comme des journaux, des livres, des magazines, des feuilles de soin, nos projets individuels, des factures…
Arnaud, Virginie, Denis et Prisca, nous avons travaillé sur des images : des panneaux du code de la route, des menus de restaurant, des cartes postales, des pictogrammes de fruits et légumes, des procédures de sécurité, des publicités…
Ensuite on a pu faire le lien entre tous les types de communication écrite qu’on venait de trier. On a compris que même si on a des difficultés à lire et à écrire, on peut s’aider des images, on trouve toujours des indices ou des renseignements. On reconnaît une feuille de soin du dentiste ou du médecin grâce aux codes couleurs. La carte d’identité, on la reconnaît grâce à la forme, à la matière, à la taille… Et pour finir il y a aussi les symboles, les logos qui nous aident.
Cela nous a permis de prendre conscience qu’on est capable de se débrouiller même si on a des difficultés en lecture et écriture, et on a aussi identifié les personnes ressources auxquelles on peut s’adresser pour demander de l’aide (parents, famille, amis, moniteurs, tuteurs, SAVS…)
On a vu à travers cet atelier une autre forme de communication, écrite cette fois, puisqu’on avait déjà travaillé avec Martin sur la communication verbale et non verbale, avec Marie sur nos points forts et points faibles, etc…
Hier après midi nous avons eu le témoignage d’Amandine et Marie Christine qui sont venues nous présenter une lettre. Cela nous a permis de comprendre à quoi peut servir une lettre.
Amandine et Marie Christine ont eu besoin d’écrire cette lettre parce qu’elles avaient eu des ennuis avec des jeunes dans le train. Elles se faisaient agresser verbalement et bousculer à cause de leur handicap. Elles n’étaient pas parvenues à se défendre par la parole, elles ont donc choisi d’écrire une lettre.
Brice nous dit, comme elles ne pouvaient pas prononcer les mots, elles ont pu les écrire, prendre le temps de poser les mots (parce que dans l’émotion on n’a pas toujours le temps....) Une lettre facilite pour s’exprimer.
Amandine et Marie Christine ont demandé de l’aide à un moniteur pour l’écrire. Une lettre c’est important, elle permet de garder les dates, les destinataires, les signatures, une lettre a de la valeur, c’est officiel, on la garde, elle reste, elle permet de témoigner, c’est une preuve, une trace.
L’histoire des 2 filles nous a beaucoup touché ! Et nous a renvoyé à des souvenirs : Véronique nous fait part d’une expérience qu’elle a eu aux Papillons Blancs où elle et d’autres avaient rencontré la gendarmerie pour témoigner d’évènements similaires qui ont eu lieu dans les transports en commun.